Discours du Ministre des Affaires Etrangères ,de la Francophonie et de l'Integration Régionale à l'occasion de la célébration de la 52 éme Journée de l'Afrique
Mesdames et Messieurs,
A l’instar des autres pays du continent, le Gabon célèbre aujourd’hui la Journée de l’Afrique. Cette année, la célébration de cette Journée est rehaussée par la pertinence du thème retenu ; 2015 étant pour l’Union Africaine l’« Année de l’autonomisation des femmes et (du) Développement de l'Afrique pour la concrétisation de l'Agenda 2063".
En ce 52e anniversaire de notre Organisation, je voudrais, bien sûr, glorifier et prolonger la mémoire des Pères fondateurs pour l’imprescriptible dessein qu’ils ont su concevoir pour la grandeur de l’Afrique.
Mais je voudrais surtout saisir cette occasion pour rendre un hommage appuyé aux femmes africaines pour leur inestimable contribution au développement de notre continent.
Qu’il me soit également permis de saluer, en cette même circonstance, les efforts consentis et les avancées enregistrées dans ce domaine par la femme gabonaise.
Mesdames et Messieurs,
Un constat partagé par tous, que l’on prouve à grand renfort de chiffres, démontre que la féminisation de la pauvreté a longtemps constitué un obstacle au développement harmonieux de nos Etats.
Depuis lors, il faut s’en féliciter, tout est mis en œuvre pour que la femme sorte de cette situation et accède au statut d’acteur du développement.
Par voie de conséquence, la politique d’autonomisation des femmes s’impose désormais comme un impératif.
L’Union Africaine a pris conscience de cette évolution et l’a intégrée dans son Agenda 2063.
Mesdames et Messieurs,
La mise en œuvre de cet Agenda contribuera, j’en suis sûr, à une plus grande responsabilisation de la femme, mais aussi à l’affirmation de ses droits et au respect de sa dignité.
Elle permettra également à l’Afrique de mettre en évidence la valeur ajoutée qu’apporte la femme dans la vie de la société.
En effet, la participation des femmes au développement pour les 50 prochaines années apparaît comme une obligation pour l’accès à un leadership politique stratégique africain influent sur la scène internationale.
Chaque Etat membre devra donc s’approprier cette réalité et l’intégrer dans sa politique nationale de développement.
En phase avec cette perspective africaine, le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, a fait de l’amélioration du statut de la femme son cheval de bataille.
Cette thématique, qui occupe une place importante dans son projet de société « l’Avenir en confiance », a connu un début de concrétisation à travers la Stratégie d’investissement humain lancée en décembre 2013, puis la « Décennie de la femme gabonaise » proclamée le 23 mars à Makokou, pour la période 2015-2025.
Cette politique est relayée par l’action, aux côtés du Chef de l’Etat, de la Première Dame, Madame Sylvia BONGO ONDIMBA. Je saisis cette opportunité pour saluer son œuvre dont les effets et les résultats sont largement appréciés par la femme gabonaise.
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais faire relever que, le Gabon a renforcé son corpus juridique en faveur de la promotion des droits de la femme.
Dans le domaine économique et social, le Gouvernement gabonais a mis en place, avec le précieux concours des partenaires au développement, des projets d’appui au développement des micros crédits.
Il en est ainsi du « Grand Prix du Président de la République » pour le renforcement des capacités techniques et matérielles en faveur des femmes vivant en milieu rural. Je citerai aussi l’octroi des allocations familiales aux personnes économiquement faibles.
L’appui aux jeunes filles mères, par la prise en charge effective de leurs frais de formation, participe de cette politique.
Pour ce qui est de l’approche genre, la Constitution gabonaise prescrit clairement le principe d’égalité de tous les citoyens, sans distinction de sexe.
Pour conforter cette vision, une directive a été prescrite en décembre 2012, qui sera traduite en loi très prochainement, pour octroyer 30% de la représentativité des femmes et des jeunes dans les instances politiques décisionnelles.
Dans ce contexte, le Gouvernement gabonais s’attèle à enrayer les inégalités et fait participer les femmes dans le processus de prise de décision. C’est ainsi que plusieurs femmes occupent désormais des postes de responsabilité dans l’administration publique et privée, au Gouvernement, au Parlement et au sein des Forces de Défense et de Sécurité.
Mesdames et Messieurs,
Dans le domaine de la santé, il y a lieu de relever deux actions principales menées par le Gouvernement, avec l’accompagnement de la Fondation Sylvia BONGO ONDIMBA : il s’agit de la lutte contre les cancers féminins et le VIH/sida.
De même, l’éducation des filles et l’alphabétisation des femmes adultes connaissent une nette évolution. En effet, en 2000, 59% des femmes gabonaises avaient au minimum un niveau secondaire. En 2012, cette proportion est passée à 74%.
La lutte contre les violences faites aux femmes bénéficie aussi de programmes spécifiques tels que les campagnes de sensibilisation et la formation des personnels chargés de l’encadrement des victimes.
Mesdames et Messieurs,
L’amélioration des conditions de vie des femmes et des filles en Afrique requiert une mobilisation commune et une action concertée.
Tout en reconnaissant l’ampleur des défis auxquels l’Union Africaine doit faire face, je reste confiant dans sa capacité ainsi que celle des Etats membres à atteindre les objectifs fixés en faveur de la femme en vue de la renaissance dans les 50 prochaines années.
Je vous remercie de votre attention.