Journée Internationale de la Francophonie

LIBREVILLE, LE 20 MARS 2016

Mesdames, Messieurs,

Chers Compatriotes,

Le 20 mars de chaque année, la communauté francophone dans son ensemble, et même au-delà, célèbre la Journée Internationale de la Francophonie, en référence à la signature, le 20 mars 1970, de la Convention de Niamey, instituant l’Agence de Coopération Culturelle et Technique devenue depuis, l’Organisation Internationale de la Francophonie.

La francophonie c’est près de deux cent soixante-quatorze millions (274 millions) de locuteurs disséminés à travers les cinq continents qui font du français la cinquième langue parlée au monde et la deuxième langue apprise comme langue étrangère derrière l’anglais.

Au Gabon, c’est pratiquement l’ensemble de la population qui l’utilise. Est-il besoin de rappeler ici que le fait d’avoir appartenu à l’Afrique Equatoriale Française (AEF) d’une part, et la multitude de langues vernaculaires locales d’autre part, justifient son utilisation quotidienne.

Mesdames et Messieurs,

Son Excellence Madame Michaëlle JEAN, Secrétaire Générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie nous invite à célébrer ce 20 mars 2016 la langue de Molière, notre langue commune, sous le thème : «  le pouvoir des mots ».

Les mots de la langue française ont, en effet, le pouvoir de transformer des vies ou de les détruire.Il y a des mots qui élèvent, éduquent, nourrissent et fortifient, il y en a d’autres qui avilissent, abaissent et abattent, il y en a encore qui interpellent, exhortent, galvanisent et enflamment hélas!

Le poids des mots est donc si prégnant que Madame le Secrétaire Général de l’OIF appelle pour la circonstance le monde francophone, au regard des convictions, des valeurs et des idéaux portés par la francophonie, à « faire de notre langue commune une langue de résistance, en redonnant tout leur sens et tout leur pouvoir aux mots qui nous relient et qui nous unissent. »

La langue française permet d’exprimer des nuances propres à elle seule, à travers la polysémie de certains mots ou encore la truculence de certaines tournures idiomatiques.

Elle est la langue qui a servi de véhicule à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, une déclaration porteuse des valeurs deliberté, d’égalité, de solidarité, de fraternité, de diversité, et d’universalité. Ces mots expriment l’essence profonde de la condition humaine, en même temps qu’ils fondent nos sociétés modernes et continuent de façonner notre citoyenneté contemporaine.

Mesdames, Messieurs,

Chers Compatriotes,

Le choix du thème de cette année nous interpelle à plus d’un titre, particulièrement en cette année où sont prévus de nombreux scrutins électoraux majeurs au sein de l’espace francophone.

Est-il besoin de rappeler ici le sens de la responsabilité, de la réserve et de la retenue devant habiter l’ensemble des acteurs et des structures impliqués dans le processus électoral, afin de garantir, avec tous les mécanismes techniques nécessaires, des élections libres, fiables et transparentes dans un climat apaisé?

La Déclaration de Bamako, texte normatif fondamental sur l’état de droit et la culture démocratique, appelle à « Développer l’esprit de tolérance et à promouvoir la culture démocratique dans toutes ses dimensions, afin de sensibiliser, par l’éducation et la formation, les respon­sables publics, l’ensemble des acteurs de la vie politique et tous les citoyens aux exigences éthiques de la démocratie et des droits de l’Homme. »

Connaitre le pouvoir des mots, c’est avoir conscience des conséquences, positives ou négatives, des informations et des messages diffusés, apparents soient-ils ou plus insidieusement subliminaux.

Mesdames, Messieurs,

Chers Compatriotes,

Nous pouvons fort heureusement nous féliciter de l’accompagnement effectif de nos partenaires internationaux, notamment de l’OIF, pour promouvoir un climat politique apaisé au Gabon, en prélude aux élections présidentielles et législatives prévues cette année.

C’est ainsi que répondant au souhait de Son Excellence Monsieur Ali BONGO ONDIMBA, Président de la République, Chef de l’Etat, de bénéficier de l’expertise de l’OIF pour « favoriser la construction d’un consensus politique autour des conditions d’organisation d’élections libres, fiables et transparentes au Gabon », Madame le Secrétaire générale de la Francophonie a déployé deux Missions d’information et de contacts à Libreville, du 02 au 06 novembre 2015 et du 14 au 18 mars 2016.

Un accompagnement qui vise également, pour l’OIF, à évaluer les besoins des organes de gestion des élections et à envisager un concours technique qu’elle pourrait leur apporter en matière notamment de renforcement des capacités, de fiabilisation du fichier électoral, de sensibilisation et de formation des acteurs de la presse et des médias en période électorale.

Cette démarche vise bien évidemment à consolider les acquis, à favoriser un environnement politique stable et inclusif créant les conditions du développement harmonieux de notre pays ; avec toujours à l’esprit l’intérêt supérieur de la nation, pour que résonnent sans fin les paroles profondes de notre Hymne National.

Mesdames, Messieurs,

Chers Compatriotes,

Permettez-moi pour terminer, de rendre un hommage particulier à un diplomate chevronné, fervent défenseur d’un monde plus juste et plus équitable, du rapprochement des peuples dans leurs diversités, premier Secrétaire général de notre Organisation, Monsieur Boutros-Boutros Ghali, qui nous a quittés en février dernier.

Enfin, que cette Journée Internationale de la Francophonie nous fortifie dans nos convictions et nous rapproche davantage pour continuer à défendre nos diversités, nos libertés et notre spécificité francophone.

Vivent les peuples francophones, vive la Francophonie, vive le Gabon.

Je vous remercie.

Ministre Délégué auprès du Ministre d’état, Ministre des Affaires Étrangères, de la Francophonie et de l'Intégration Régionale

Calixte Isidore NSIE EDANG.