53ème journée de l'Afrique
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Mes Chers compatriotes,
Le 25 mai de chaque année est célébrée « la Journée de l’Afrique »à travers le continent africain. Cette 53ème édition a pour thème: 2016 : année des droits de l’Homme avec un accent particulier sur les droits des femmes.
Sa célébration témoigne de la ferme volonté des Etats Africains de changer l’image de notre continent, souvent mis à l’index en matière de respect des droits de l’homme.
A cet égard, je voudrais saluer ici la détermination des 54 Etats membres de l’Union Africaine, pour les efforts qu’ils consentent inlassablement afin de construire une Afrique stable et résolument tournée vers son émergence d’ici à 2063.
Je me félicite surtout des progrès importants réalisés par notre continent depuis plusieurs années, en faveur des droits de l’homme. Ce constat satisfaisant se dégage à travers le système institutionnel et les instruments normatifs en la matière, qui se sont penchés sur différents aspects de cette question. Il faut reconnaître qu’à mesure que la démocratie a gagné du terrain sur le continent, l’Afrique a évolué dans son ensemble.
Mesdames et Messieurs,
En ce qui concerne les droits des femmes, il faut admettre qu’ils constituent une véritable préoccupation des Institutions Internationales. En effet, les inégalités de genre restent profondément ancrées dans toutes nos sociétés. Les femmes n’ont pas toujours accès à un travail décent et doivent surmonter la ségrégation des emplois et les écarts trop flagrants de rémunérations entre les sexes. Partout dans le monde, en Afrique en particulier, elles sont victimes de violences et de discriminations de toutes natures. Leur présence reste encore résiduelle dans les circuits et processus politiques, décisionnels et économiques.
Conscient de ces profondes insuffisances et inégalités, le Protocole de Maputo signé le 11 juillet 2003, nous apporte de nombreuses pistes à explorer. Ce texte de référence complète et renforce les dispositions de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatifs à la protection et à la promotion des droits des femmes en matière de droits civiques, politiques, d’intégrité physique et psychologique, de santé sexuelle et reproductive, de non marginalisation ou encore d’émancipation économique.
Mesdames et Messieurs,
Les autorités gabonaises, en tête desquelles Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, Président de la République, Chef de l’Etat, ont pour leur part pris leur responsabilité en plaçant les droits humains et ceux des femmes, en particulier, au cœur de leurs actions. Cette responsabilité passe notamment par la prise d’actes forts permettant d’enrayer les cycles de violence et de garantir la sécurité, la protection et la promotion des droits de cette frange de la population, considérée désormais comme levier du développement de notre Nation.
Au plan diplomatique, le 23 juin 2010, a été instituée la Journée Internationale de la veuve et de l’orphelin, sur la base de la Résolution 65/189 adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies et portée par la Première Dame du Gabon, Madame Sylvia BONGO ONDIMBA.
Au plan politique, le Gabon a pris la décision de promouvoir davantage la femme dans la sphère décisionnelle, en portant son taux minimum de représentativité à 30%. Des Institutions de la République, telles que la Cour Constitutionnelle, le Sénat, le Conseil Economique et Social ainsi que la Mairie de Libreville, sont dirigées par des femmes.
D’autres femmes occupent des responsabilités au sein du Gouvernement, dans les deux chambres du Parlement, dans les collectivités locales, dans l’administration centrale et en diplomatie.
Au plan économique, la présence d’un entreprenariat féminin émerge de façon dynamique. En effet, les femmes s’activent à travers des initiatives individuelles et des associations spécialisées dans la transformation et la commercialisation de certains produits agricoles et vivriers. Le Grand Prix du Président de la République, dont l’objectif est de renforcer la capacité de la femme en agriculture, en élevage et dans l’ensemble des secteurs d’activités génératrices de richesse, récompense les efforts de la femme gabonaise.
Mesdames et Messieurs,
La mise en œuvre de la décision relative à la « Décennie de la femme gabonaise, 2015-2025 » lancée par le Président de la République est résolument en marche.
Une consultation nationale des femmes gabonaises visant à recueillir leurs avis et recommandations sur les programmes en cours, permettra d’évaluer les écarts entre leur situation actuelle et leurs droits fondamentaux.
A la fin de ce processus, un Plan Décennal sera produit, ainsi que des plans triennaux de mise en œuvre de la décennie de la femme gabonaise.
Par ailleurs, des décisions fortes ont été prises. Elles renforcent les actions menées par le Gouvernement et de nombreuses associations avec l’appui des partenaires au développement tels que la FAO, l’OMS, le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et l’UNICEF.
A ce propos, le projet Graine, lancé en mars 2015, qui est une initiative d’envergure nationale dans le cadre du développement agricole, a pour ambition de créer de l’emploi aux femmes et aux jeunes en milieu rural, afin de favoriser l’émergence d’une classe d’entrepreneurs agricoles.
Enfin, la mise en place des politiques favorables à l’égalité des chances de tous les gabonais participent de la volonté du Gouvernement à assurer à ses populations un avenir en confiance.
Mesdames et Messieurs,
Le processus de la protection et de la promotion des droits des femmes engage certes l’Etat, mais si comme le dit le poète, la femme est l’avenir de l’homme, la réalisation de cette noble ambition leur incombe cependant au premier chef. En effet, elles doivent s’approprier l’ensemble des instruments mis à leur disposition et s’appuyer des lors sur le soutien indéfectible du Gouvernement.
Je vous remercie.