GABON -DIPLOMATIE : Le Gabon présent à la révision du Traité instituant la Commission du Golfe de Guinée
Du 4 au 5 novembre 2025 se sont tenus à Luanda en République d’Angola, les travaux de la révision du traité instituant la Commission du Golfe de Guinée.
Plusieurs experts des Etats membres de la Commission y ont pris part.
Pour en savoir un peu plus sur cette importante actualité, notre rédaction s’est rapprochée de S.E.M. Yvonne FOH épse KOUAKAM, Ambassadeur Directeur de la Réglementation du Contentieux Maritime à la Direction Générale du Droit de la Mer du Ministère des Affaires Etrangères représentant du Gabon aux dites assises.
Bonjour Madame l’Ambassadeur Directeur et merci de l’honneur que vous nous faites en répondant à nos questions.
Réponse : c’est moi qui suis honorée. Merci
Question : Excellence Madame l’Ambassadeur Directeur, vous revenez de Luanda en Angola où vous avez séjourné les 4 et 5 novembre 2025 dans le cadre des travaux de la Révision du Traité Instituant la Commission du Golfe de Guinée. Quelle a été la spécificité de cette rencontre ?
Réponse : Rappelons que le Golfe de Guinée est un vaste espace maritime qui s’étend de la côte sénégalo-capverdienne à la côte angolaise. Cette région, qui est la première zone pétrolifère d'Afrique, en raison de ses réserves importantes de pétrole et de gaz naturel, est également nantie de nombreuses ressources minières et halieutiques. Pour faire face à certains défis, des pays riverains du Golfe de Guinée ont décidé d’unir leurs efforts. C’est ainsi que la Commission du Golfe de Guinée (CGG) a été instituée le 03 juillet 2001 au cours du Sommet des Chefs d’Etat et Gouvernement. 24 ans plus tard, une révision du Traité instituant cette Commission s’impose pour coller aux réalités actuelles. La rencontre de Luanda a été l’occasion de réunir en présentiel les experts des Etats membres pour finaliser ladite révision.
Question : Pouvez-vous Excellence, nous présenter le rôle et les missions de cette Commission ?
Réponse : en effet, la CGG a été créée pour être un cadre de concertation des pays riverains du Golfe de Guinée, pour la coopération et le développement ainsi que pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits liés à la délimitation des frontières et l'exploitation économique et commerciale des richesses situées aux limites territoriale, notamment en cas de chevauchement des Zones Economiques Exclusives des Etats Membres.
Question : Quelles sont les thématiques abordées au cours de vos échanges ?
Réponse : au cours de la révision du Traité, plusieurs questions sont soulevées pour améliorer la compréhension de cet instrument juridique. Les experts ont longtemps débattu sur la question de la personnalité juridique de la CGG. En effet, les experts ont jugé opportun de consacrer un article entier à la personnalité juridique de la CGG, incarnée par le Secrétaire Exécutif. Dans le même ordre d’idées, les experts ont souligné la nécessité de doter la CGG d’un Conseiller Juridique ou un d’un Directeur en charge des affaires juridiques, qui pourrait, non seulement assister et conseiller, mais aussi représenter le Secrétaire Exécutif sur les questions relevant du droit.
Question : Plusieurs experts des pays membres du Golfe de Guinée ont répondu présents à ces travaux. En matière de coopération multilatérale, que ressort-il relativement à l'amélioration du partage de renseignements, la planification de patrouilles communes et la mise en œuvre de mesures de lutte contre le terrorisme et la piraterie maritime ?
Réponse : La rencontre de Luanda des 4 et 5 novembre 2025 poursuivait un dessein purement juridique, en l’occurrence la révision du Traité instituant la CGG.
Ces travaux ont permis de mettre en lumière les difficultés que connait la CGG dans la réalisation des objectifs que vous citez ici. En effet, les contributions des Etats membres, qui constituent la seule source de financement de la CGG, ne sont pas reversées : plus de la moitié des Etats membres sont en retard dans le paiement de leurs contributions. Une situation qui plombe véritablement le fonctionnement de la CGG. Eu égard cela, le groupe d’experts a recommandé au Secrétaire Exécutif d’explorer la possibilité de trouver des sources de financement alternatif.
Question : Dans quel contexte se sont tenus vos travaux et que peut-on en définitive retenir ?
Réponse : les travaux se sont déroulés dans une ambiance emprunte de convivialité et de respect mutuel. En termes de représentation, six des neuf des Etats membres ont honoré de leur présence. Les absences très remarquées et même déplorées des représentants du Nigeria, du Ghana et de l’Angola ont donné lieu à des questionnements divers.
En définitive, on peut retenir que le Traité a été révisé dans son entièreté, conformément aux consignes du Secrétariat Exécutif. Il sera par la suite, soumis à l’examen du Conseil des Ministres des Etats Membres ainsi qu’à l’approbation de la Conférence des Chefs d’Etat et Gouvernement, pour adoption.
Excellence Madame l’Ambassadeur Directeur, la Direction Centrale de la Communication vous remercie.
C’est moi qui vous remercie.
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