Renforcement des capacités institutionnelles dans le domaine de la négociation sur le changement climatique

Le Ministére des Affaires Etrangéres ,de la Francophonie et de l'Intégration Regionale et l'Institut des Nations-Unies pour la formation et la Recherche (UNITAR) organisent l'atelier international sur :

La négociation du changement climatique du 27 au 31 octobre 2014 au stade de l'amitié Sino-Gabonaise d'Agondje .

S.E.M. Dieudonné NZENGUE, Ministre délégué auprès du Ministre des Affaires Etrangères (Gabon), a présidé dans la matinée du lundi 27 octobre 2014, au stade d’Angondjé, la cérémonie d’ouverture de l’atelier de formation sur le renforcement des capacités institutionnelles dans le domaine de la négociation sur le changement climatique en présence de Madame Sally FEGAN-WYLES, Directeur Exécutif de l’Institut des nations Unies pour la Formation et la Recherche (UNITAR)), du corps diplomatique et de nombreux invités. A cette occasion, les deux personnalités ont procédé à la signature d’un Accord-cadre de coopération et d’un Mémorandum d'entente .

Le Présidium

 

- S.E.M Dieudonné NZENGUE, Ministre Délégué auprès du Ministre des Affaires Etrangères

- Madame Sally FEGAN-WYLES, Directeur Exécutif de l’UNITAR ;

- Madame Mireille-Sarah NZENZE, Secrétaire Général du Ministère des

- Monsieur Tanguy GAHOUMA-BEKALE, Secrétaire Permanent du Conseil Climat ;

- Monsieur Jean Marie MAGUENA, Secrétaire Général Adjoint 2, Président du Copil-Académie.

 

L’Institut des nations Unies pour la Formation et la Recherche (UNITAR)

Type d’organisation : Institution spécialisée de l’ONU.

Directeur exécutif Mme Sally Fegan-Wyles (Irlande).

Siège : Genève (palais des nations)

Création en 1965

Site web http://www.unitar.org/fr  

 

L’UNITAR est chargé de la formation du personnel, en particulier des États membres en développement, afin qu’ils assurent des missions administratives et opérationnelles en coopération avec l’ONU et les institutions spécialisées, à la fois au siège et dans les opérations sur le terrain, ainsi que pour la recherche et des séminaires sur les opérations.

C’est un organisme autonome au sein du système des nations Unies. L’UNITAR est régi par un conseil d’administration dont les membres sont nommés par le Secrétaire général de l’ONU, et dirigé par le directeur exécutif, également nommé par le Secrétaire général. L’Institut est fiancé par des contributions volontaires de gouvernements, d’organisations intergouvernementales, de fondations et par le secteur privé.

 

 

           Ce séminaire conjointe- ment organisé par le Ministère des Affaires Etrangères et l’Institut des nations Unies pour la Formation et La Recherche (UNITAR),est un axe de Coopé- ration qui est en train de s’établir entre les deux Institutions dans la perspective de la création à Libreville de l’Académie diplomatique qui forme les diplomates gabonais en général, les fonctionnaires et les étudiants qui postuleront à la connaissance des Relations internationales et de la diplomatie, en particulier. Nous avons été initiés du 27 au 31 octobre 2014, à la problématique qui vise à trouver des solutions au réchauffement climatique qui menace gravement l’environnement mais aussi la vie elle-même. Les états parties souhaitent absolument d’ici à 2030 réduire les gaz à effet de serre produit par leur industrialisation, qui réduit la couche d’ozone. Il est question d’arriver à un accord contraignant qui engage tous les états pollueurs, notamment les grands états industrialisés tels que : Etats-Unis, Chine, Russie, à réduire leurs émissions de gaz. Evidemment, il y a une deuxième problématique du développement des pays africains qui polluent le moins car faiblement industrialisés. Ils sont confrontés à leurs propres défis de développement, car se développer signifie s’industrialiser, alors qu’il est question justement de réduire les activités industrielles pour en réduire les effets sur l'environnement. Alors comment faire ? Les pays africains demandent des compensations, c’est-à-dire que les états qui ont contribué à polluer le monde payent pour que nous puissions conserver notre environnement. Visiblement nous n’arrivons pas encore à tomber d’accord sur ce point-là. Etant entendu que des états industrialisés comme les Etats-Unis, la Chine, la Russie, ne veulent pas arrêter, ni diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre. Eux, ils continuent leur industrialisation, donc là, il y a des divergences de fond très importantes qu’il va falloir essayer de concilier.

Eric Joël BEKALE ETOUGHET

Rapporteur Général (Gabon)

           Notre séminaire sert à mettre la délégation gabonaise au fait de ce niveau de négociation, et naturellement à travers cet exercice, ceux qui n’étaient pas encore formés ou initiés à la question de la négociation. Ces derniers apprennent comment est-ce que l’on négocie dans un environnement multilatéral, c’est-à-dire dans ces grands foras internationaux tels que les nations-Unies, l’Union Africaine ou encore plus proche, la CEEAC, par exemple. Donc voici rapidement le résumé que je peux faire de cet atelier dont nous ressortons tous satisfaits.


M. Rabih EL-HADDAD

formateur, Manager pour le Programme de diplomatie multilatérale (Unitar).

Question: Bonjour Monsieur, quel est le thème de votre formation ?

 Réponse : J'entretiens les auditeurs sur « la diplomatie du changement climatique » qui représente actuellement un des plus grands défis de l’humanité et un des plus grands rendez-vous de négociation des nations Unies. Cette année, une grande réunion doit se tenir à Lima au Pérou, et les Etats seront amenés à négocier pour aboutir à des décisions par consensus pour ce qui est des défis majeurs concernant les changements climatiques.

 

Question : Quels en sont les enjeux et les résultats escomptés ?

Réponse : Les attentes de cette formation consistent à pouvoir répondre aux besoins du Ga- bon, à renforcer les connaissances et les compétences des fonctionnaires en la matière. Ensuite, utiliser et partager les connaissances et les informations qui sont déjà présentes dans la salle, car de nombreux participants ont de l’expérience dans le domaine de la négociation, peut-être pas pour ce qui est des changements climatiques, mais toute expérience enrichira le débat dans le domaine.   Enfin, l s’agit de rapprocher le Ga- bon des nations Unies et vis-versa. L’impact final est d’aider le Gabon à préserver sa nature et son environnement et concrétiser ainsi ses objectifs de développement.            

 

RAPPORT GENERAL DU SEMINAIRE

 Akanda, du 27 au 31 octobre 2014 

Du 27 au 31 octobre 2014 s’est tenu, à Libreville, un Séminaire de formation intitulé : Renforcement des capacités institutionnelles dans le domaine de la négociation sur le changement climatique.

Organisé conjointement par le Ministère des Affaires Etrangères, de la Francophonie et de l’Intégration Régionale et par l’Institut des Nations-Unies pour la Formation et la Recherche (UNITAR), en prélude à la création de l’Académie d’Etudes Diplomatiques et Stratégiques du Gabon, ce Séminaire, a enregistré la participation d’une quarantaine d’experts venus du Ministère des Affaires Etrangères, des administrations sectorielles concernées par les questions environnementales et de la Société civile. Ledit Séminaire a visé au renforcement des capacités des participants en actualisant leurs connaissances sur l’environnement institutionnel, les acteurs, les procédures et enjeux en cours dans les négociations relatives aux changements climatiques.

 

Aussi, cet Atelier a-t-il servi à préparer la délégation gabonaise qui se rendra à la 20ème session de la Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) qui se tiendra en décembre à Lima (Pérou).

Pour atteindre ces objectifs, les participants au Séminaire ont été édifiés et exercés, durant cinq (05) jours, sur les techniques de la négociation multilatérale et à la thématique fondamentale des changements climatiques.

Journée du 27 octobre :

Cette journée inaugurale s’est articulée en trois (03) séquences :

 

Lors de cette cérémonie d’ouverture quatre (04) allocutions ont été prononcées, tour à tour, par les responsables ci-après :

 

-          SE. Monsieur Jean Marie MAGUENA, Président du Comité de Pilotage de l’Académie Diplomatique a, dans son propos introductif, présenté le projet relatif à la création de l’Académie d’Etudes Diplomatiques et Stratégiques du Gabon : son mode de fonctionnement, ainsi que les perspectives de coopération avec l’UNITAR.

-          Monsieur Tanguy GAHOUMA BEKALE, Secrétaire Permanent du Conseil Climat, a rappelé à l’assistance les enjeux des changements climatiques et les différentes initiatives prises par le Gabon afin d’apporter sa contribution à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre et leurs conséquences néfastes.

-          SE. Madame Sally FEGAN WYLES, Directeur Général de l’UNITAR, a manifesté son enthousiasme pour apporter son concours à la formation des Diplomates gabonais dans le cadre de la future Académie Diplomatique.

-          (enfin) SE. Monsieur Dieudonné NZENGUE, Ministre Délégué auprès du Ministre des Affaires Etrangères a, quant à lui, mis l’accent sur les ambitions du Gabon exprimées par SE. Monsieur le Président de la République lors des différents Sommets consacrés aux problématiques qu’induisent les changements climatiques.

 

Dans un deuxième temps, Madame le Directeur Général de l’UNITAR et Monsieur le Ministre Délégué ont procédé aux signatures d’un Accord cadre de coopération entre le Gouvernement de la République Gabonaise et l’Institut des Nations Unies pour la Formation et la Recherche et d’un Mémorandum d’Entente entre ledit Institut et le Ministère des Affaires Etrangères.

 

C’est dans l’après-midi de cette première journée que la formation, proprement dite, a débuté avec un premier module de simulation de négociation.

 

Au cours de ce premier exercice de négociation multilatérale, les participants, repartis en quatre groupes distincts, ont été mis en situation de négociation à travers un « Jeu » intitulé « Maximisez votre gain ». Il s’agissait pour eux de prendre des décisions stratégiques, d’opérer un choix entre cinq (05) possibilités afin d’engranger des gains sans trop en perdre.

 

Ainsi, les participants ont-ils assimilé, pour cette première journée de formation, les notions relatives au travail de groupe, à la prise de décision collective, à la concertation, au compromis et à la confiance envers les autres Parties à la négociation.

 

Journée du 28 octobre :

 

Après un bref rappel de l’exercice de base sur la négociation, présenté par Monsieur Rabih EL-HADDAD, visant l’établissement de la confiance comme facteur déterminant, l’examen des principes de la négociation ainsi que la préparation et le déroulement des Conférences multilatérales ont constitué la trame de la deuxième Journée.

 

Ces principes de la négociation s’appuient sur quatre (04) piliers :

 

-          La séparation du problème de la personne,

-          La focalisation de la négociation sur les intérêts et non sur les positions,

-          La création des opportunités pour des gains mutuels,

-          La recherche de critères objectifs pour garantir la légitimité à une négociation.

 

En outre, les participants ont appris que la préparation d’une négociation nécessite certains préalables :

 

-          Une préparation individuelle du négociateur,

-          Une préparation collective de la Délégation,

-          Le repérage du lieu de négociations et du Secrétariat de la Conférence,

-          Les lieux et moments possibles pour les consultations, etc.

 

Intervenant à son tour, dans la deuxième partie de cette journée, Monsieur TOSI MPANU MPANU a fait une introduction à la « Géopolitique et négociations dans le domaine du changement climatique » en instaurant un échange interactif avec les participants. Il a ainsi fait un rappel sur la situation des négociations en évoquant les difficultés majeures qui affectent leur avancée, notamment les rapports de forces entre pays et/ou régions, le motif pris de la crise financière, les préoccupations de développement, la compétitivité économique, la sécurité énergétique, la sécurité alimentaire, etc.

 

La Journée du 29 octobre :

 

Après un résumé des éléments de connaissance acquis lors de la séance précédente, cette troisième Journée s’est articulée autour de deux phases : la phase d’enseignement et celle relative aux exercices pratiques.

 

La première phase a porté sur plusieurs sessions:

-          Le contexte géopolitique et fondement scientifique des négociations dans le domaine du changement climatique.

A cet effet, un bref rappel historique sur les changements climatiques a été fait par le Formateur, allant du contexte justificatif, au rapport science et climat, en mettant en évidence les nouvelles caractéristiques du 5ème Rapport d’évaluation de 2013 sur les changements observés au niveau du climat.

-          La présentation des Institutions et des acteurs impliqués dans le processus de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC) et des enjeux que cette Convention cadre impliquent.

A ce titre, un historique sur les différents instruments (Accords et protocoles) et rencontres internationales qui jalonnent le processus, a été fait afin de mesurer les progrès accomplis, les échecs rencontrés et les défis auxquels les Parties sont confrontées dans ces négociations.

-          La réflexion sur le processus de la CCNUCC.

A ce niveau, il a été particulièrement examiné le mode de prise de décision au sein de cette Convention, ainsi que le processus de négociation. Un examen minutieux des différentes Conférences des Parties (COP) qui se sont tenues depuis Berlin jusqu’à l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto. Il en a été de même pour l’examen du Plan d’action de Bali, de l’Accord de Copenhague, des Accords de Cancun, des Décisions de Durban, de la Passerelle de Doha et des Décisions de Varsovie.

Cette troisième journée s’est achevée sur une phase d’exercices pratiques :

Pour cette seconde phase, les participants ont été mis dans les conditions réelles des négociations multilatérales sur les changements climatiques. Pour ce faire, six (06) groupes ont été constitués pour représenter les Parties prenantes. Chacun d’eux, en plénière, a décliné ses intentions et ses propositions (positions) d’engagement dans l’objectif de la diminution des gaz à effets de serre aux échéances 2020, 2025 et 2030.

La Journée du 30 octobre :

La quatrième journée de formation a été essentiellement consacrée à l’exercice de négociation multilatérale sur la thématique du changement climatique. Entre temps, à la fin de la mi-Journée, les participants ont suivi avec beaucoup d’attention l’intervention de Monsieur Lee WHITE, Secrétaire Exécutif de l’Agence des Parcs Nationaux (APN) qui leur a fait un exposé sur les changements climatiques et leurs conséquences au Gabon. Aussi, a-t-il relevé les efforts fournis par le Gouvernement gabonais dans le sens de la conservation, de la sauvegarde des forêts et des écosystèmes, ainsi que l’intérêt que la communauté internationale devrait accorder au Gabon afin de soutenir ses efforts.

L’exercice pratique de négociation, quant à lui, a consisté à mettre les participants dans les conditions réelles des Conférences multilatérales. Il s’agissait, pour chaque groupe, de défendre sa position lors d’un tour de table et de négocier sur les objectifs de la Convention en discussion. Pour cela, chaque Partie avait à sa disposition des fiches descriptives des positions, et des niveaux d’engagements possibles de chaque groupe en vue de procéder à la négociation sur l’Atténuation, l’Adaptation et le Financement des changements climatiques.

Ainsi, chacun des participants a-t-il appris comment se fait le travail de groupe en négociations, le rôle du chef de Délégation, les discussions en petites salles, la prise en compte des lobbies, les rapports de force entre pays développés et pays en développement, la prise de parole, l’écoute et le jeu d’influence qui, en principe, doivent aboutir au consensus recherché par les Parties.

A l’issue de cet exercice fort enrichissant, les participants, ainsi que leurs formateurs ont été invités à visiter la forêt classée de la Mondah afin de toucher les réalités liées à la thématique du Séminaire.

La Journée du 31 octobre :

La dernière Journée de la formation, à l’instar des précédentes, s’est déroulée en deux étapes, avant que les officiels ne clôturent cet Atelier.

Dans une première phase, les participants ont été édifiés sur les questions liées au financement des changements climatiques. La problématique du pollueur-payeur, du Fonds vert pour le climat et des exigences de contributions financières à la préservation des écosystèmes par les pays forestiers confrontés à leurs propres ambitions de développement.

Suite à cela, les participants ont achevé l’exercice pratique de négociation multilatérale en adoptant un texte qui consigne tous leurs engagements en faveur de la réduction des émissions de gaz à effet de serres d’ici 2030 afin d’atteindre l’objectif de moins (-) 2% d’émission de CO2.

Enfin, les formateurs et les participants ont procédé à l’évaluation du Séminaire de formation.

RECOMMANDATIONS :

A l’issue de l’évaluation du Séminaire de formation sur « Le renforcement des capacités institutionnelles dans le domaine de la négociation sur le changement climatique », les participants, de tous les secteurs confondus, satisfaits et heureux de cette semaine d’apprentissage, ont souhaité faire les recommandations suivantes :

-          Que ce type d’exercice se renouvelle le plus souvent possible afin d’outiller les cadres gabonais dans la compréhension et la maîtrise des grandes questions de l’heure,

-          D’ouvrir la participation à ce type d’Atelier à un plus grand nombre de participants,

-          De faire en sorte que les agents formés soient associés et impliqués dans les réunions préparatoires de la Délégation gabonaise aux Rencontres sur les changements climatiques.

 

CEREMONIE DE CLOTURE :

 

-          Lecture du Rapport Général du Séminaire,

-          Discours de clôture du Secrétaire Général.

                                                                                    Fait à Libreville, le 31 octobre 2014

 

LE RAPPORTEUR GENERAL

Ambassadeur-Directeur de la Coopération Culturelle, Scientifique et Technique

 
Télécharger la négociation sur le changement climatique ici